1.Okkervil River R.I.P.
2. Call Yourself Renee
3. The Industry
4. Comes Indiana Through the Smoke
5. Judey on a Street
6. She Would Look for Me
7. Mary on a Wave
8. Frontman in Heaven
9. Days Spent Floating (in the Halfbetween)

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Après 15 ans d’existence, Okkervil River avait un peu perdu de sa superbe après les chefs-d’œuvre sortis au milieu des années 2000 (« Black Sheep Boy » et « The Stage Names » notamment). Leur septième album, « The Silver Gymnasium » commençait à tourner un peu en rond, avec une approche presque trop enjouée, sans réelles surprises malgré un solide songwriting, et un groupe en mode automatique qui, s’il revenait déjà parfois vers des racines plus Folk-Rock, semblait avoir perdu en route la formule magique qui le démarquait si bien des autres.

Peut-être le groupe était-il arrivé au bout de son aventure, car plusieurs membres ont décidé de partir à l’issue de la dernière tournée. Will Sheff s’est donc retrouvé en mode ‘singer-songwriter’. Il ne savait même pas à ce moment-là si le disque qu’il allait sortir porterait encore le nom d’Okkervil River. Et pourtant c’en est bien un. Mille fois plus mélancolique que les dernières œuvres du groupe, même si le chanteur texan revenait à ses souvenirs d’enfance sur « The Silver Gymnasium », « Away » est une œuvre éminemment personnelle, marquée par le décès de son grand-père. Avec le single ‘Okkervil River R.I.P.’ il fait donc ses adieux à une partie de sa vie, même si l’aventure continue sous le même nom. Mais ces chamboulements furent sans aucun doute le déclic nécessaire à Will Sheff pour reprendre sa plume et composer des chansons qui viennent du cœur. Et qui de mieux pour l’assister dans ce domaine que son vieux compère Jonathan Meiburg (Shearwater) et la magique Marissa Nadler qui son venus participer sur quelques titres.

« Away » est un album en très grande partie acoustique, mais surtout humble et beau, et l’humilité n’a jamais été l’un des adjectifs les plus marquants pour décrire Will Sheff. A l’arrivé ce huitième album est probablement l’un des plus beaux – et des plus tristes – de la discographie d’Okkervil River, avec des moments de grâce tels que ‘Comes Indiana Through the Smoke’, un titre dédié à son grand-père et les combats auxquels il a participé dans le Pacifique pendant la seconde guerre mondiale. Puis il y a la chanson d’amour ‘Judey on a Street’ avec ses cordes et ses instruments à vent, magnifiquement arrangée par Will Sheff, qui s’est également chargé de toute la production de l’album. La longueur du morceau, plus de 7 minutes, comme beaucoup d’autres d’ailleurs, ne pèse jamais sur l’équilibre de cette œuvre sur laquelle il nous conte ses histoires avec un naturel touchant.

Ce disque sonne comme un nouveau départ pour Will Sheff, et pourrait être considéré comme un album solo si on le compare à ceux d’Okkervil River. Mais ce un nom évoque tant de souvenirs et d’émotions qu’il ne pouvait disparaître ainsi. Il renaît, tout simplement.

Pour plus d’infos :

Chroniques:

‘The Silver Gymnasium’ (2013)
‘I Am Very Far’ (2011)
‘The Stand Ins’ (2008)
‘The Stage Names’ (2007)
‘Black Sheep Boy’ (2005)

Lire l’interview d’Okkervil River, le mercredi 30 mars 2011

Voir la galerie photo du concert à la Maroquinerie, paris, le lundi 23 mai 2011
La Maroquinerie, Paris, vendredi 8 février 2008 : compte-rendu / galerie photos

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