Date de sortie : 29 août 2011 / Label : Play It Again Sam / Pays d’origine : Etats-Unis

Parmi les grands albums de 2011 dont nous n’avions pas encore parlé, celui d’Other Lives n’est pas des moindres… Quintet originaire d’Oklahoma, au Sud des Etats-Unis, le groupe aurait pu se retrouver abonné aux concerts de Country Folk locaux, mais voilà, le démarche est toute autre : il se dégage de ce ‘Tamer Animals’ une beauté et une volupté bien plus universelles que celles d’un simple album de hippies barbus américains. Hippies, le mot est lâché. Il faut dire qu’à travers les 11 titres qui composent cet album, une atmosphère qui rappelle étrangement la fin des années 60 se fait sentir.

Mais ce disque s’impose surtout par la finesse de sa conception, le talent de ne pas en faire trop et de savoir placer les bons chœurs et les bons arrangements aux bons endroits. Si le terme ‘ambiant’ semble bien convenir aux chansons d’Other Lives, la mélancolie dégagée par le chant de Jesse Tabish désarme totalement l’auditeur. Après une introduction aux cuivres qui laisse penser que l’on va entendre une musique voisine de celle de Beirut, ‘Dark Horse’ pose les premières pierre de cet édifice qui se transforme sous nos oreilles enchantées en une sorte de Pop Folk symphonique, avec ses violons et son sens de la mesure.

Trop beau pour être vrai ? ‘As I Lay My Head Down’ enfonce pourtant bel et bien le clou et confirme le très fort pouvoir d’envoûtement de leurs compositions. Avec un côté 60’s, 70’s, un peu psychédélique comme nous vous le disions, notamment sur le titre suivant, ‘For 12’ qui laisse entrevoir des influences ‘Morriconiennes’ également, encore plus évidentes sur ‘Old Statues’. Le disque continue ainsi entre douceur et émotion profonde, rappelant parfois Shearwater (sur ‘Tamer Animals’ et ‘Dust Bowl III’).

Finalement, malgré sa base acoustique, cet album n’est pas aussi Folk qu’on pourrait le penser au premier abord, et se démarque bien au-delà des étiquettes attribuées aux groupes venus de l’Amérique profonde. Des grands espaces, peut-être, mais qui ne semblent attachés à aucune terre, à aucune racine. Un disque qui nous laisse aller à nos rêveries, tout simplement.