Date de sortie : 18 janvier 2019 / Label : Cinq7 – Wagram / Pays d’origine : France

Il aura suffi d’un titre pour que Pauline De Tarragon attire notre attention, il y a déjà deux ans : « Radio Girl », une entêtante chanson au clip plutôt rigolo qui avait le mérite d’être un peu hors du temps, au beau milieu d’une scène Indie française qui a souvent tendance à surfer su la vague de la mode avec une musique Electro Pop Soul maintes fois rabâchée. Mais « Pi Ja Ma », ce n’est rien de tout ça. Pourtant ses influences sont nombreuses et on pourrait facilement vous en citer trois ou quatre rien que sur ce morceau : tout d’abord la Pop 60’s, façon Beach Boys, légère et rétro, mais aussi sucrée comme Françoise Hardy, notamment sur les chœurs du refrain, et puis ce break à la guitare qui fait écho au « Paperback Writer » des Beatles. Et probablement un heureux hasard : on décèle sur l’introduction l’air de synthétiseur de l’islandaise Hafdis Huld sur « Tomoko » (issu de « Dirty Paper Cup », en 2006). Sur « I Hate You » la gamme pentatonique à la guitare évoque quant à elle « The Man Who Sold The World » de Bowie. On n’est pas tombé si loin, puisqu’elle reconnaît d’ailleurs son amour sans faille pour les Doors et Jefferson Airplane, bref, toute une époque…

Est-ce que tout cela veut dire que Pi Ja Ma n’est qu’une copieuse ? Que nenni ! Nous dirons juste que ses influences sont bonnes, et bien maîtrisées, ce que lui permet de créer au fil des 11 titres de « Nice To Meet U » un univers vraiment personnel et très coloré. Vous l’aviez peut-être vue à l’occasion de la Nouvelle Star, émission à laquelle elle participa en 2014, mais c’est surtout la suite qui a défini son orientation musicale, notamment sa rencontre avec le compositeur, multi-instrumentiste et réalisateur Alex Concato, déjà complice d’Axel And The Farmers, My Bee’s Garden (ex-Melody’s Echo Chamber)…

Ils vont ensemble construire et bidouiller cet album pour obtenir ce résultat à mi-chemin entre Stereolab ou Beach House et un je ne sais quoi de plus direct, organique et ‘DIY’. Entre l’Electro Pop de « Ponytail » et la Folk de « By The River », Pi Ja Ma fait le grand écart et ne s’interdit rien. Derrière leur fausse simplicité et un côté presque naïf, les chansons laissent transparaître une liberté de composition et un plaisir certain pris tout au long de sa création. Finalement, l’écoute de « Nice To Meet U » » est un ravissement qui devrait se prolonger chez vous, mais aussi le 5 février à la Maroquinerie à Paris, en compagnie de Pi Ja Ma, une artiste que vous serez « heureux de rencontrer » !