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Date de sortie : 28 octobre 2016 / Label : Blue Plum – Caroline Records / Pays d’origine : Royaume-Uni

Révélée avec un premier album étonnant et plutôt inclassable, Sasha Siem est aujourd’hui de retour avec « Bird Burning », un disque dans lequel elle se renouvelle déjà, tout en continuant à marquer sa musique de son empreinte ‘classique alternative’. Et cette fois encore, son œuvre a été mûrement réfléchie et repose sur un concept, tout comme « Most Of The Boys » qui décrivait la gente masculine d’une façon parfois critique, mais souvent assez joueuse.

Le thème de « Bird Burning » est donc différent mais pas si lointain pour autant, puisque l’artiste anglo-norvégienne explore l’évolution d’une relation intense à travers de nombreuses métaphores. Il s’agit notamment du thème des oiseaux qui donnent leur nom aux cinq titres sur lequel évolue ce concept. D’une texture toujours avant-gardiste, mais globalement plus Pop et accessible que son premier album. Le monde symbolique de l’album est inspiré de textes médiévaux enluminés, des pratiques du peuple norvégien Sámi et de chansons traditionnelles du XIXe siècle. Elle y découvre la musique de ce peuple : le traditionnel « yoiking », un chant à l’intérieur d’une transe pour invoquer des forces vivantes, une espèce de sortilège musical. « Les Sámi ne chantent pas de chansons sur les endroits ou les gens, ils les font exister directement en les chantant », explique Sasha. « Ils ne chantent pas sur l’oiseau, ils chantent l’oiseau ». Tout cela peut paraître abstrait, mais à l’écoute cet album l’est beaucoup moins, particulièrement lyrique sur chacun des titres développant ce concept, notamment ‘Crow’ et le vibrant ‘Bird Burning’.

Entre chaque morceau s’intercalent des interludes – qui sont aussi de vraies chansons – intitulées ’Air…’ Un air est une forme musicale qui était utilisée par les compositeurs au moyen-âge, et c’est au travers de lui que volent les oiseaux. Ces morceaux d’une construction plus proche de la musique classique et du Jazz se détachent des cinq titres ‘aux noms d’oiseaux’ (!) abordés précédemment et confèrent à ce disque un double visage, entre classicisme et explorations sonores plus Pop.

Sasha Siem n’est pas avare d’expérimentations et très ouverte quand il s’agit de mélanger différents genres musicaux. Ainsi la version vinyle de l’album comprend sur sa face B un remix entier de la suite « Bird Buning » (Crow, Swan, Peacock, Pelican, Bird Burning) par le producteur texan Rabit. Seul point noir, ce remix remplace les titres intitulés ‘Air’ sur le vinyle, ce qui nous a plutôt frustré, puisque les chansons ‘Air’ valaient elles-aussi largement le détour et nous nous en sommes retrouvés privés, le disque sous cette forme ressemble finalement plus à un EP qu’à un album entier. A acheter en CD ou téléchargement si vous voulez profiter de cette œuvre dans son intégralité.

Pour plus d’infos :

Lire la chronique de ‘Most Of The Boys’ (2015)
Lire l’interview de Sasha Siem, le 28 février 2016
Galerie photos du concert au Point Ephémère, Paris, le 28 février 2016

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