1. Meridian
2. Black Eyes
3. Landscape at Speed
4. Hidden Lakes
5. Corridors
6. God Made Me
7. Runners of the Sun
8. Castaways
9. An Insular Life
10. Uniforms
11. Missing Islands
Date de sortie : 23 février 2010 / Label : Matador Records – Beggars / Pays d’origine : Etats-Unis |
Aujourd’hui on peut affirmer qu’un nouvel album de Shearwater, c’est à chaque fois un événement. Après les formidables ‘Palo Santo’ et ‘Rook’, le groupe d’Austin apporte sa dernière pierre à une trilogie marquante que l’on n’avait jamais considéré sous son côté ‘philosophique’ ou ‘intellectuel’ jusqu’ici, et c’est de cela dont on aimerait parler aujourd’hui.
L’intensité de leur musique n’est donc pas seulement dûe à ce talent de composition hors normes, mais aussi à son contenu profond, réfléchi. A l’origine, Jonathan Meiburg est ornithologue et il a passé beaucoup d’années à voyager pour observer les oiseaux sur les îles. Les îles, c’est le thème de ce disque qui clôt un triptyque consacré à l’impact de l’Homme sur la nature. Il aborde surtout ici les îles du Pacifique, notamment l’île de Kili dans l’atoll de Bikini dont les habitants ont dû partir pour laisser place aux essais nucléaires. C’est ainsi qu’un extrait de l’hymne national des îles Bikini ouvre le disque, un air joyeux aux paroles désabusées:
No longer can I stay; it’s true.
No longer can I live in peace and harmony.
No longer can I rest on my sleeping mat and pillow
Because of my island and the life I once knew there.
Voilà pour l’ambiance. Le décor et le thème sont posés. Une ouverture idéale pour la musique incroyablement poignante de Shearwater. Après cette courte introduction, ‘Meridian’ reprend donc les choses là ou ‘Rook’ les avait laissées deux ans plus tôt. Un titre posé qui contient cette même émotion palpable, cette même intensité, avec le chant de Jonathan qui donne des frissons. Et puis il y a ces influences évidentes, à peine cachées, comme ‘The Final Cut’ de Pink Floyd, ou bien le chant de Peter Gabriel que l’on avait déjà évoqué au sujet de ‘Palo Santo’. Un titre comme ‘Black Eyes’ comporte ce souffle épique, cette beauté que très peu d’artistes sont capables d’approcher.
Le groupe enfonce le clou avec ‘Landscape At Speed’ qui se distingue notamment par la qualité de ses percussions qui semblent d’une manière générale plus en avant, c’est également le cas sur des titres tels que ‘Hidden Lake’. Et là on se met à rêver d’un album parfait. Mais malgré toutes ses qualités, ce ‘Golden Archipelago’ ne dépasse pas ses prédécesseurs. Un peu trop référencé peut-être, un peu trop dans les pas de ‘Rook’ aussi. Si ce disque est certainement le plus abouti du groupe en terme d’arrangements (‘Corridors’, ‘Runners Of The Sun’, le final de ‘Uniforms’), il a plus de mal a créer la surprise pour ceux qui suivent Shearwater depuis un moment. C’est certainement la faute aux très hautes attentes que l’on a envers eux car il n’y a rien à jeter sur cet oeuvre d’une rare profondeur. Mais ne vous-y trompez pas, ‘The Golden Archipelago’ reste bien au-dessus de la grande majorité de ce qui se fait à l’heure actuelle. Shearwater est simplement l’archétype même du groupe sans concessions, parfois insondable, souvent renversant.
Titres conseillés: Meridian, Black Eyes, Landscape At Speed, Runners Of The Sun, Castaways, Uniforms
Pour plus d’infos :
Chroniques:
‘Rook’ (2008)
‘Palo Santo’ (2006)
Le Nouveau Casino, Paris, vendredi 19 février 2010 : compte-rendu / galerie photos
La Maroquinerie, Paris, vendredi 11 septembre 2008 : compte-rendu / galerie photos
La Maroquinerie, Paris, vendredi 27 octobre 2006 : Compte-rendu / galerie photos.
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