Date de sortie : 16 septembre 2022 / Label : BMG / Pays d’origine : Angleterre

La reformation de Suede en 2013 a probablement été l’une des plus réussies de l’histoire du rock. Presque une exception dans un monde ou les vieilles gloires d’antan ont plutôt tendance à s’enliser dans des albums à l’intérêt limité, où la technicité prend souvent le dessus sur l’imagination. Le groupe mené par Brett Anderson fait plutôt figure d’exception, non seulement car les albums sortis durant la dernière décennie rivalisent avec leurs classiques des années 90, et dépassent même probablement « A New Morning » et « Head Music », mais aussi parce que leur nouvel album, « Automation », sonne comme un retour aux sources, pour ne pas dire ‘aux bases’.

Oui, ‘back to basics’ : après avoir sorti un disque trop cérébral, « The Blue Hour » en 2018, qui venait clôturer le triptyque pourtant très bien entamé par « Bloodsports » (2013) et « Night Thoughts » (2016), Suede a décider de ne plus s’encombrer du superflu et de sortir un album particulièrement direct, nerveux, puissant…. Jeune ! Le titre « She Still Leads Me On » aux allures de confession nous plonge d’emblée dans le vif du sujet, avec un jeu de guitare particulièrement percutant et un Brett Anderson gonflé à bloc.

C’est tellement bon qu’on se dit que cela ne va pas durer, que le groupe cache ouvre son disque avec le meilleur pour cacher une suite plus convenue, mais non : « Autofiction » est l’album Post-Punk que Suede n’avait jamais fait. On y trouve bien évidemment des similitudes avec le premier album éponyme du groupe par son instantanéité, mais celui-ci est plus puissant, la production moderne de Ed Buller n’y étant pas pour rien. l’imagine bondir sur le rythmé « That Boy on The Stage » ou encore « Black Ice » qui rappelle les plus belles heures du groupe.

Et ils y mettent toute leur énergie. On comprend mieux pourquoi Suede a décidé d’entamer une tournée des clubs : l’envie de retrouver les sensations des débuts, la proximité avec le public sont évidentes et font plaisir à voir de la part d’un groupe de cette renommée et de cette longévité. Alors oui, il y a de quoi se réjouir, à tel point que le groupe aurait pu baptiser sans gêne cet album « Autosatisfaction ». Un disque qui va droit à l’essentiel.