1. Alone
2. And Nothing Is Forever
3. A Fragile Thing
4. Warsong
5. Drone: Nodrone
6. I Can Never Say Goodbye
7. All I Ever Am
8. Endsong
Date de sortie : 1er novembre 2024 / Label : Fiction Records / Pays d’origine : Angleterre |
Notre dernière chronique de The Cure remonte à novembre 2008, il y a 16 ans, pour la sortie de « 4:13 Dream », un album qui sonnait rétrospectivement comme la fin d’une longue aventure musicale, plaisant mais dispensable au regard de leur carrière. Peut-être est-ce pour cela que Robert Smith a tant reculé avant de sauter des années durant, annonçant à plusieurs reprises – et surtout bien trop tôt – la sortie imminente d’un nouvel opus, à tel point que ce quatorzième album était surtout devenu une arlésienne, une annonce que l’on finit par croire sans lendemain… à tort !
Mais comme bien souvent, certaines choses arrivent lorsqu’on ne les attend plus. C’était peu dire concernant « Songs Of A Lost World » qui fut annoncé le 26 septembre après quelques jours de mystérieux teasing. Si ce retour a fait grand bruit, il laissait néanmoins planer de sérieux doutes quant à la capacité de Cure à proposer, 48 ans après leur naissance, un disque pertinent et surtout marquant, comme tous les dinosaures du rock d’ailleurs, et même ceux bien moins âgés qu’eux. À la découverte du single « Alone », la surprise n’en fut que meilleure : ce miraculeux single annonçait au long de ses 6 minutes 46 la forme et la couleur que prendrait cet album.
Si le noir n’est pas une couleur, c’est bien le ton de la plupart des huit titres de « Songs Of A Lost World ». Huit complaintes où les Anglais jouent admirablement bien avec l’espace et les textures, et en écho lointain un autre disque, vieux de 35 ans, qui demeure l’œuvre ultime de The Cure : « Disintegration », mais aussi sa suite « Bloodlfowers » (2000). Du premier, on retrouve l’art de prendre son temps, derrière de longues et contemplatives nappes de claviers sur un tempo lent (« And Nothing is Forever », « I Can Never Say Goodbye ») du second semblent résonner les caisses de batteries solennelles de Jason Cooper – « Endsong » évoque justement le titre « Bloodflowers » – et les guitares saturées portée par une pédale wah-wah (« Drone: Nodrone », comme un nouveau « Watching Me Fall »). « Songs Of A Lost World » prend le parti plages atmosphériques, éthérées, rêveuses, laissant de côté les singles évidents qu’étaient en leur temps « Lovesong », « Lullaby » ou « Fascination Street ».
Des singles ? The Cure n’en ont plus besoin. Robert Smith tire son inspiration de son propre vieillissement, du changement, de la perte de proches (« I Can Never Say Goodbye »). Le sentiment de nostalgie qui s’en dégage confère à ce nouveau disque une beauté inespérée. Porté par le son de basse très métallique, presque oppressant, de Simon Gallup, des nappes de claviers de Roger O’Donnell et de la guitare de Reeves Gabriels qui n’avait joué jusque-là qu’en tournée avec le groupe, « Songs Of A Lost World » est peut-être bien l’œuvre ultime de Robert Smith, même si l’intéressé affirme déjà que d’autres albums suivront jusqu’en 2029. Il est bien difficile de critiquer avec entière objectivité un retour aussi encensé et longuement attendu, mais une chose est sûre : en huit compositions particulièrement inspirées, ce nouvel album nous fait oublier les quelques ratés des années 90 et 2000 et replace The Cure là où ils ont finalement toujours résidé : dans nos cœurs.
Pour plus d’infos:
Chroniques :
4:13 Dream (2008)
The Cure (2004)
Join The Dots – B-Sides & Rarities 1978-2001 (Coffret 4 CDs) (2004)
Greatest Hits (Edition Limitée – Double CD) (2001)
Bloodflowers (2000)
Paris (1992)
Disintegration (1989)
Staring at the sea – the singles (1986)
The Head On The Door (1985)
Pornography (1982)
Seventeen Seconds (1980)
Three Imaginary Boys (1979)
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