Date de sortie : 21 mars 2025 / Label : Fiction Records / Pays d’origine : Angleterre

The Horrors est un groupe qui déteste la facilité. Chacun de leur disque ressemble à un tortueux chemin vers la lumière, à tel point qu’il aura fallu huit longues années pour que le groupe ne donne un successeur à « V ». Entretemps deux membres du groupe sont partis, laissant Faris Badwan, le bassiste Rhys Webb et le guitariste Joshua Hayward trouver une nouvelle équipe avec la claviériste Amelia « Millie » Kidd et le batteur Jordan Cook. Les difficiles EPs industriels « Lost » et « Against The Blade » ont peut-être eu raison de Tom Furse et Joe Spurgeon. Ils mettaient toutefois en lumière l’évolution du groupe, dans une veine encore plus sombre que par le passé, pourtant ni post-punk, ni noise, ni shoegaze.

Avec des sons de claviers très présents qui n’éclipsent par pour autant l’ADN très rock de The Horrors, « Night Life » évoque à plusieurs reprises le son de Depeche Mode, époque « Violator », et même le chant de Faris Badwan qui ressemble étrangement à celui de Dave Gahan sur « The Silence That Remains ». De son passé, le groupe a conservé cette maîtrise de l’atmosphère, ce côté très planant qui enrobe l’ensemble des compositions, des plus ambiantes (« Ariel », « The Feeling is Gone ») aux plus saturées (« Trial By Fire »).

C’est un disque qui reflète finalement les épreuves et les doutes d’un groupe encore debout après 20 ans d’existence, grâce à sa capacité à se réinventer et à faire certaines concessions : Joshua Hayward s’est mis en retrait – bien que toujours en tournée avec le groupe – ne se rendant disponible que pour des passages en studio, laissant Faris Badwan et Rhys Webb privilégier un mode de composition bien plus électronique, ce qui ne l’empêche pas de se faire entendre sur une fin d’album bien plus directe, avec les larsens de « More Than Life » et un « LA Runaway » qui satisfera tout le monde, avec ses accents très New Wave, comme un cousin du nouvel opus de The Cure. Il n’en faudra pas plus pour se délecter de cet album dont le pouvoir de séduction augmente au fil des écoutes.