THE HORRORS - Primary Colours (2009)

1. Mirror’S Image
2. Three Decades
3. Who Can Say
4. Do You Remember
5. New Ice Age
6. Scarlet Fields
7. I Only Think Of You
8. I Can’T Control Myself
9. Primary Colours
10. Sea Within A Sea

Date de sortie : 21 avril 2009 / Label : XL Recordings – Beggars / Pays d’origine : Royaume-Uni

Voici un groupe d’un autre temps… Malgré, ou plutôt à cause des chroniques élogieuses au sujet de cet album, on avait abordé avec une certaine méfiance la musique de cette formation londonienne aux nombreuses influences. De plus on était complètement passé à côté de ‘Strange House’, leur 1er opus sorti en 2007. Et, à la première écoute de celui-ci, on a cru avoir raison. Puis on y est revenu, encore, et encore, à tel point que l’on n’arrête plus d’écouter ‘Primary Colours’ et d’y découvrir de nouveau trésors enfouis à chaque passage.

Tout comme les illustres influences qu’on veut bien leur accorder, The Horrors n’est effectivement pas un groupe Pop aux mélodies directes ou faciles. Imaginez le chant de Joy Division sur une musique de My Bloody Valentine, l’énergie de Ride mêlée à la noirceur des premiers Cure, imaginez encore qu’Interpol soit un vrai groupe des années 80… C’est un peu tout cela, The Horrors, un groupe qui nous rappelle tant de choses mais qui reste bien difficile à cerner.

On aime la grosse voix du chanteur Faris Badwan, qui évoque un peu celle de Matt Berninger (The National), notamment lorsque celui-ci prend un ton tragique sur le break de ‘Who Can Say’ :

“And when I told her I didn’t love her anymore
She cried
And when I told her her kisses were not like before
She cried
And when I told her another girl had caught my eye
She cried
And then I kissed her with a kiss
That could only mean goodbye”

On y trouve également quelques pointes de Punk sur ‘New Ice Age’. Mais c’est surtout le son saturé, atmosphérique, parfois suffocant, qui donne tout son caractère à ce disque. Après une bonne minute de musique relaxante, ils ouvrent le bal avec un ‘Mirror’s Image’ mémorable par ses guitares saturées et sa ligne de basse très New Wave. Le groupe usera beaucoup des effets sur ses riffs de guitares tout au long du disque, pour un résultat vraiment réussi (‘Three Decades’, le plus Indie Rock ‘Do You Remember’, ‘Scarlet Fields’ aux nappes de claviers envoûtantes, le noisy ‘I Can’t Control Myself’ sur lequel les guitares nous font penser à Lush et enfin ‘Sea Within a Sea’ que n’aurait pas renié The Cure à l’époque de ‘Pornography’.

C’est certain, on nage en terrain connu, mais peu de groupes peuvent se vanter de faire renaître aujourd’hui avec autant d’authenticité et d’efficacité un genre qui aura marqué non seulement la génération des années 80, mais aussi celle d’aujourd’hui.