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Date de sortie : 21 mai 2007 / Label : Beggars Banquet Records / Pays d’origine : Etats-Unis

Pour qui connaît un tant soit peu la carrière et la longévité de The National, toute comparaison faite avec Interpol, comme on peu l’entendre, est une aberration. Certes, le timbre grave de Matt Berninger fait parfois penser à celui de Paul Banks, mais ses intonations sont totalement différentes. La comparaison s’arrête là. La faute à un succès plus tardif et plus confidentiel, tout simplement, car c’est à la fin des années 90 que ce groupe originaire de l’Ohio installé à New York a vu le jour. Un parcours plus loin des feux de la rampe qui ne leur a pas empêché de se construire au fil des ans une solide réputation grâce à des albums gagnant à chaque fois en qualité et en maturité. ‘The Boxer’, sixième opus du groupe, ne fait pas défaut à la règle. Après un ‘Alligator’ sorti en 2005 particulièrement bien accueilli par le public et la critique, The National a fait le choix de calmer un peu ses guitares pour nous offrir un disque plus posé et réfléchi au pouvoir de séduction irrésistible.

Digne enfant de la New Wave des années 80, The National a su se démarquer de ses premières amours grâce à des compositions bénéficiant d’une rare subtilité. ‘Fake Empire’ nous introduit ainsi tout en douceur dans cet univers un peu mélancolique avec beaucoup de classe et de virtuosité : la sobre introduction au piano, l’apparition progressive de la batterie en contretemps, puis les cuivres qui viennent se poser sur le final. Et ceci n’est qu’un hors d’œuvre : ‘Mistaken For Strangers’ impressionne et s’impose comme une évidence comme l’un des plus beaux titres de Rock de l’année. Et pourtant The National est un groupe qui ne se dévoile pas si facilement. ‘Boxer’ est un disque conçu pour le long terme dont les charmes se révèlent peu à peu, insidieusement, pour ne plus vous quitter (le mariage, encore une fois, de la batterie et du piano sur ‘Squalor Victoria’, la triste et poignante ballade ‘Green Gloves’, le brillant et bien nommé ‘Slow Show’, à la fois entraînant et joué tout en retenue, ‘Guest Room’ aux savoureux parfum des années 80…).

On a beau y revenir encore et encore, on ne trouve pas vraiment de défauts à ce disque où le bon goût est roi. The Boxer se bonifie au fil des écoutes, ce qui va le pousser à tourner encore longtemps, bien longtemps sur nos platines pour caresser nos oreilles ravies. Après le succès amplement mérité d’Alligator, voici une oeuvre qui installe une fois pour toutes The National parmi les plus grands.

Titres conseillés : Fake Empire, Mistaken For Strangers, Squalor Victoria, Green Gloves, Slow Show, Guest Room