1. Eraser
2. Analyse
3. Clock
4. Black Swan
5. Skip Divided
6. Atoms for Peace
7. And It Rained All Night
8. Harrowdown Hill
9. Cymbal Rush
Date de sortie : 10 juillet 2006 / Label : XL Recordings – Beggars / Pays d’origine : Royaume-Uni |
Ne parlez pas à Thom Yorke de projet solo. Il ne veut pas entendre ce mot. Peut-être parce que ce terme reflète déjà une volonté de carrière sur le long terme, détachée de Radiohead. Il s’en défend, car le groupe d’Oxford n’est pas mort, loin de là, puisque de nombreux nouveaux titres sont déjà en boîte et un nouvel album très attendu devrait voir le jour début 2007.
En attendant, voici ‘The Eraser’, un disque aussi énigmatique que son créateur. Juste quelques chansons vites enregistrées, avec la complicité de Nigel Godrich, qui a déjà produit son groupe à de nombreuses reprises. Et pour du vite fait, c’est plutôt du bien fait ! Dit comme ça on croirait que c’est presque facile… Pourtant ‘The Eraser’, au-delà du petit plaisir que s’est accordé Thom Yorke, est un véritable laboratoire, un terrain d’expérimentation qui nous éclaire un peu plus sur les envies et les influences actuelles du personnage, mais aussi l’évolution de son groupe. Il ne faut pas pour autant confondre ce disque avec ceux du quintet d’Oxford. Thom Yorke a probablement voulu avec cet album nous offrir les titres qui ne correspondaient justement pas à Radiohead.
Oubliez ‘The Bends’, oubliez même ‘Ok Computer’, les guitares sont quasiment absentes de ‘The Eraser’, hormis sur l’excellent ‘Black Swan’. On évolue dans une atmosphère plus proche de ‘Kid A’ et des Faces B expérimentales d’Amnesiac et ‘Hail To The Thief’. The Eraser est un album électronique, ou plutôt de ‘bidouillage’, de bout en bout. Et ce n’est pas le premier single, Harrowdown Hill, qui nous fera penser le contraire. La prouesse de ce disque, c’est que le leader de Radiohead parvient à nous passionner sans mettre le moindre titre commercial dans son œuvre. Certains morceaux sont presque dénués de refrain. Pourtant les titres ‘The Eraser’, puis ‘Analyse’ qui ouvrent l’album laissent entrevoir une écoute assez directe sous ses aspects synthétiques. Beaucoup d’électro, mais un peu de Drum ‘n’ Bass aussi (enfin, de basse surtout, puisque la batterie n’est qu’une boîte à rythmes), notamment sur ‘Black Swan, chanson sur laquelle Thom clame comme il sait si bien le faire ‘This Is Fucked Up’.
Cependant, l’ensemble paraît beaucoup moins torturé que la musique de Radiohead, sans respirer la joie pour autant (comme sur l’angoissante mécanique de ‘The Clock’). Si Thom Yorke nous présente cette œuvre comme ‘un loisir’, c’est probablement ainsi qu’il faut l’aborder. Se laisser séduire par sa voix toujours prenante, ses gémissements (‘Cymbal Rush’). Un album qui n’a probablement pas la complexité de son groupe, et dont la longévité sera peut-être moindre. Mais c’est toute de même la meilleure manière de patienter en attendant 2007… Aujourd’hui Thom Yorke fait ce qu’il veut et cela lui réussit à merveille.
Titres conseillés: The Eraser, Analyse, Black Swan, And It Rained All Night, Harrowdown Hill