Date de sortie : 11 janvier 2010 / Label : XL Recordings / Pays d’origine : Etats-Unis

C’était le gros buzz de l’année 2008, le groupe qu’il fallait écouter, et on serait presque forcé de dire qu’il ‘fallait’ aimer… Deux ans après, qu’en est-il de Vampire Weekend ? Après avoir sorti un premier album acclamé – et critiqué – de toutes parts, leur musique baignée de soleil semblait toutefois aussi éphémère qu’agréable.

Eh bien bonne nouvelle pour les fans : le quartet New-Yorkais ne change pas de cap. ‘Contra’, nouvel opus à l’étrange ressemblance visuelle avec son prédécesseur, reprend les ingrédients qui ont fait leur succès. Forcément, c’est à double tranchant : mêmes qualités, mêmes défauts. Tout d’abord Vampire Weekend n’a aucune chance de séduire un nouveau public, ils risquent même de conforter leurs détracteurs qui ne voient en eux qu’une bande d’opportunistes qui exploitent à fond le filon de l’Afro-Pop. Et on ne vous mentira pas, c’est vrai que nous aussi ça nous énerve un peu, surtout quand ils en font trop, notamment en abusant de l’autotune sur l’insupportable ‘California English’, ou des rythmes Reggae sur l’interminable ‘Diplomat ‘s Son’, un genre que l’on n’aimera décidément jamais.

Et pourtant on ne boude pas pour autant ce disque qui, bien au-delà de sa parenté avec les musiques du monde, recèle de mélodies vraiment subtiles, mais bénéficie aussi d’un peu plus de relief dans la production que sur l’éponyme ‘Vampire Weekend’. Bref, ‘Contra’ est sans aucun doute un album plus travaillé, plus réfléchi, qui démarre sur le brillant ‘Horachata’, un titre sur lequel le groupe parvient à réconcilier amateurs de tous genres. Le chant d’ Ezra Koenig semble également plus maîtrisé sur des compositions telles que ‘White Sky’. A bien y réfléchir, ces titres rappellent beaucoup le ‘Graceland’ de Paul Simon au milieu des années 80. Mais Vampire Weekend fait preuve d’une réelle évolution à l’écoute de ‘Giving Up The Gun’, de loin le titre le plus entraînant de l’album qui, sous son ambiance plutôt ‘Rock’, contient de nombreux et riches arrangements (chœurs, xylophone et percussions…).

On regrette que ce disque n’ai pas autant de morceaux de cette trempe, car il nous aurait vraiment permis d’écouter Vampire Weekend d’une autre oreille. ‘Contra’ marque cependant une légère mais palpable évolution, car il est bien plus varié qu’il n’y paraît au premier abord, à l’image du morceau de clôture ‘I Think Ur A Contra’. Si le groupe sait se montrer toujours aussi agaçant, il se montre surtout encore plus talentueux.