Si l’année 2020 nous avait vus nous réconcilier avec la Folk grâce à Reb Fountain, après s’être vautrés pendant deux ans dans le Post-Punk bien plus expéditif de The Murder Capital et de Shame, 2021 est une véritable révolution dans nos habitudes prises depuis 20 ans et même plus. En effet, pour la toute première fois, d’autres genres sont à l’honneur tout en haut de ce classement, et franchement, aucun disque ne nous a autant fait vibrer que la Pop teintée de Soul de Celeste. Une talentueuse artiste qui s’impose parmi les fers de lance d’une nouvelle génération d’artistes, car c’est à peine l’arbre qui cache la forêt. Si l’on se doutait depuis longtemps que son premier album allait faire sensation, d’autres voix féminines se sont fait entendre haut et fort cette année. Difficile de ne pas citer Arlo Parks, adoubée de toute part et récompensée d’un Mercury Prize, mais la grande surprise apparaît plus haut dans notre Top 10, avec pour la toute première fois un album de Hip-Hop que l’on a tout simplement adoré par sa créativité, la richesse de ses arrangements et de ses textes, celui de Little Simz, qui est aussi notre toute première chronique du genre, et la seule à ce jour. Nos vieux fans de Rock vont-ils crier à la trahison ? Nous espérons que non, tant cette sélection 2021 reflète bien notre envie de récompenser des artistes audacieux, ou plutôt audacieuses puisque les femmes représentent 84% de ce Top 50 ! On n’est alors plus surpris de voir que les quatre premières places sont occupées par des premiers albums : Celeste, Indigo de Souza, Orla Gartland et Maple Glider, repectivement Soul, Indie Rock, Indie Pop et Folk. Et le Rock est juste derrière, avec Black Honey et Sam Fender. Nos artistes « fétiches » sont bien sûr toujours de la partie, avec Laura Marling encore une fois dans le Top avec son projet Lump, mais aussi le deuxième album de Jade Bird. Ce sont autant de signes qui ne trompent pas sur la richesse et la variété de cette année musicale qui prend fin, après un nombre toujours plus grand de sorties que nous avons bien nous mal à couvrir…
1. CELESTE – Not Your Muse
Nous avions découvert Celeste il y a deux ans avec un EP intitulé « Lately » qui faisait revivre les grandes heures de la musique Soul et du Jazz vocal, tout en étant ancré dans son époque. Une nouvelle voix venait de voir le jour, et c’est avec beaucoup d’enthousiasme que l’on accueillit dès lors chacune de ses sorties. Et il a fallu de la patience pour écouter cet album prêt depuis longtemps dont la sortie a été maintes fois repoussée en raison de la crise sanitaire. Récompensée l’an dernier d’un prix Rising Star aux Brit Awards, son parcours ne sera certainement pas celui d’une étoile filante mais d’une star de demain, pour ne pas déjà dire d’aujourd’hui.
2. INDIGO DE SOUZA – Any Shape You Take
La très bonne pioche du label Saddle Creek. Signée au printemps, Indigo de Souza, jeune musicienne originaire de Caroline du Nord, a sorti en l’espace de deux mois de deux excellents albums… Le premier n’était pourtant pas nouveau, puisqu’il s’agissait de la réédition de « I Love My Mom », son premier disque autoproduit sorti en 2018. Quand on pense qu’il y a 6 mois à peine nous n’avions jamais entendu parler d’Indigo De Souza, aujourd’hui on ne peut tout simplement plus s’en passer. Attention, vous êtes prévenus : les écoutes répétées de cet album risquent de vous rendre accro !
3. ORLA GARTLAND – Woman on the Internet
Orla Gartland faisait déjà partie, début 2020, de nos 20 artistes à suivre. Il faut reconnaître que cet album commençait à se faire attendre, surtout après le très bon EP « Why Am I Like This » sorti au printemps 2019 et un tube, « Did It To Myself ». « Woman on the Internet » … quel nom idéal pour ce premier album, puisque c’est effectivement sur internet que nous avons suivi l’évolution de cette jeune dublinoise qui, du fond de sa chambre, a su lancer sa carrière sur YouTube, à l’image de beaucoup d’autres artistes ces dernières années.
4. MAPLE GLIDER – To Enjoy is the Only Thing
Maple Glider est Australienne, mais si elle n’était pas venue en Europe cet album n’aurait peut-être jamais vu le jour. C’est en 2018 que la jeune Tori Zietsch s’installe à Brighton au Royaume-Uni, après un premier projet musical avorté. Et c’est là, dans la solitude, qu’elle trouva l’inspiration, la sève de ce premier album hautement personnel et mélancolique, qu’elle dévoile aujourd’hui derrière son pseudonyme Maple Glider.
5. BLACK HONEY – Written and Directed
Black Honey rend hommage au cinéma populaire, fait à l’ancienne, qu’il s’agisse de films de vampires ou du cinéma de Tarantino sur « Believer », superbement filmé par Sam Kinsella à qui l’on doit aussi le clip du très Rock « Run for Cover ». Cette identité se retrouve partout sur « Written & Directed » : dans le titre, les textes, le livret, les clips, mais aussi l’atmosphère des titres « I Do It To Myself » qui nous emmène une fois encore au Far West, le psychédélique « Summer of 1992 », ou le plus vintage « Fire » qui nous transporte jusque dans les années 70.
6. SAM FENDER – Seventeen Going Under
Plus affûté, ce nouveau chapitre mise tout sur l’énergie et l’instantanéité. Chaque titre de l’album révèle à quel point Sam Fender prend du plaisir avec ses musiciens et amis – une complicité que l’on avait ressentie en le voyant sur scène – et en donne à son public. Une avalanche de tubes à l’esprit Classic Rock et un deuxième album n°1 d’affilée (au Royaume-Uni bien entendu) qui n’a pas volé sa place, et qui prendra aisément la même place dans le cœur de ses fans dont le nombre ne devrait cesser de grandir.
7. LITTLE SIMZ – Sometimes I Might Be Introvert
Dire que Little Simz est une rappeuse serait affreusement réducteur, tant la palette de ses influences semble sans fin. Il en va de même pour son talent, dans une industrie musicale où les artistes à succès son ceux qui ne prennent aucun risque, Little Simz démontre sur cet album aux milles facette qu’une alternative est possible, et qu’elle peut fédérer des publics de tous horizons.
8. LUMP – Animal
Le premier album de Lump sorti il y a 3 ans ressemblait plus à un projet éphémère qu’à une aventure vouée à être prolongée. Mais Laura Marling et Mike Lindsay se sont tellement fait plaisir à créer cette musique faite d’étranges collages qu’il reprennent aujourd’hui du service avec une version plus élaborée et un peu plus directe de Lump, mais totalement fidèle à l’esprit expérimental de leur projet.
9. JADE BIRD – Different Kinds of Light
Au-delà de la solidité de ses nouvelles compositions, et de l’évident plaisir qu’elle nous transmet à travers son interprétation sans retenue, Jade Bird semble avoir réalisé le rêve américain qu’elle n’avait fait qu’effleurer jusqu’ici. « Different Kinds of Light » incarne parfaitement tout ce que Jade Bird a construit depuis quatre ans et sonne comme une belle réussite qui devrait définitivement la placer parmi les artistes Folk-Rock incontournable des deux côtés de l’Atlantique.
10. ARLO PARKS – Collapsed In Sunbeams
Grâce à ses talents d’écriture et à une production riche et captivante, Arlo Parks n’a rien de « super sad » et ne parle pas qu’à sa génération, mais à son époque. Figure de proue de la scène néo-soul britannique ? Elle nous démontre en 12 titres lumineux qu’elle est déjà beaucoup plus que cela, prête à s’envoler vers d’autres sphères.
11. LAURA JANSEN –
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12. THE VELVETEERS – Nightmare DaydreamDu rock, et rien d’autre. Avec un line-up qui ne fait pas dans la dentelle – une chanteuse-guitariste (Demi Demitro) et deux… batteurs ! (Baby Pottersmith et Jonny Fig) – The Velveteers, trio originaire de la région de Denver aux Etats-Unis, ne s’embarrasse pas de fioritures et dévoile un premier album rugueux, saturé, brut, direct, et absolument imparable. |
13. CHLOE FOY –
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14. DESPERATE JOURNALIST – Maximum Sorrow!Desperate Journalist n’avait jamais manqué de donner à ses compositions un caractère épique, où l’émotion est toujours palpable, et cette fois-ci ils l’accompagnent de leurs chansons les plus solides depuis leurs débuts. « Everything You Wanted », nous disent-ils sur le titre du même nom qui ne manque pas d’allure avec ses sonorités très 80’s. |
15. WHITE FLOWERS – Day by DayDuo originaire de Preston en Angleterre, White Flowers remet au goût du jour avec sa pochette sombre en négatif et sa musique éthérée la vague du Shoegaze comme on ne l’avait plus entendu depuis 30 ans. |
16. VILLAGERS – Fever DreamsVoilà déjà plus de 10 ans que Conor O’Brien nous régale de ses mélodies enchanteresses, de son goût du détail, de sa sensibilité, et de cet habile numéro d’équilibriste entre chanteur Folk et groupe Indie qui ne se refuse rien lorsqu’il s’agit d’élargir ses horizons. |
17. ART D’ECCO – In Standard DefinitionAttention, Glam is Back ! Art d’Ecco a tout d’un alien surgi du passé, qui nous renvoie près de 50 ans en arrière, à l’âge d’or du Glam Rock, le Ziggy Stardust de Bowie en tête, mais aussi tout l’univers coloré de T. Rex au plus déjanté de Sparks. |
18. COLLEEN GREEN – CoolColleen Green a pris son temps pour revenir, laissant une humeur ‘cool’ l’envahir, avec un jeu de guitare aujourd’hui plus réfléchi et un peu moins de distorsion, mais surtout une atmosphère New Wave absolument irrésistible. |
19. WOLF ALICE – Blue WeekendC’était écrit : Wolf Alice allait devenir le nouveau grand groupe de Rock que le Royaume-Uni attendait depuis longtemps. Ce n’est pas arrivé en un jour, mais la presse spécialisée à laquelle ils survécurent (NME) ne s’y était pas trompée, et à vrai dire… nous non plus ! |
20. COURTNEY BARNETT – Things Take Time, Take TimePour Courtney Barnett les albums se suivent et se ressemblent, mais seulement un peu. Certes, vous n’allez pas découvrir à l’écoute de « Things Take Time, Take Time » une Courtney Barnett totalement nouvelle, par contre vous allez certainement la redécouvrir sous un visage différent. |
21. GUSTAF – Audio Drag for Ego SlobsVoici peut-être le groupe le plus fun du moment issu de la galaxie Post-Punk. Originaire de Brooklyn, Gustaf ne manque ni de talent ni d’imagination lorsqu’il s’agit de ne pas se prendre trop au sérieux. |
22. MIDDLE KIDS – Today We’re The GreatestC’est surtout l’expérience qui parle, avec un ton plus mature, mais en même temps plus vulnérable, qui permet à Middle Kids de nous offrir une suite réussie à leurs aventures, moins frontale mais plus profonde. |
23. SYLVIE KREUSCH –
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24. ANNA B SAVAGE – A Common TurnAnna B Savage n’aurait pu trouver meilleur titre pour ce premier album qui arbore effectivement le tournant que l’on attendait en cette nouvelle décennie, 10 ans après une autre Anna dont la musique nous hante toujours depuis. |
25. DODIE –
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26. BILLIE MARTEN –
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27. THE STAVES –
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28. ROXANNE DE BASTION – You & Me, We Are The SameProduit par Bernard Butler, ce nouvel album de Roxanne De Bastion est bourré de charme et devrait certainement mettre en lumière ses talents d’auteure-compositrice. |
29. JARVIS COCKER – Tip-Top – Chansons d’EnnuiCes Chansons d’Ennui parviennent à nous passionner là où le film nous a passablement ennuyés, en allant au-delà de l’exercice de style pour offrir à cette œuvre beaucoup de personnalité. |
30. SAM VALDEZ –
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31. BIRDY –
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32. ALICE PHOEBE LOU – Child’s PlayUn deuxième album d’Alice Phoebe Lou la même année ! Elle nous montre qu’elle a bien retrouvé le chemin de la lumière, et nous le chante avec la décontraction absolue qui a toujours été la sienne. |
33. ALICE PHOEBE LOU –
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34. MARTHAGUNN – Something Good Will HappenMarthaGunn est un très bel exemple de ce que les groupes Indie Pop nés au Royaume-Uni sont capables d’offrir. Le groupe de Brighton marche avec ce premier album dans les pas de London Grammar, Florence + The Machine, Haim ou Arthur Beatrice |
35. BESS ATWELL – Already, Always« Already, Always » pousse l’aventure un peu plus loin, avec au-delà de l’expérience acquise, une approche plus personnelle ; sur le fond, mais aussi dans la forme qui lorgne vers une musique Indie Folk plus onirique et moins sous influences. |
36. GIRL IN RED – If I Could Make it Go Quiet« If I Could Make it Go Quiet » est en passe de devenir l’un des albums de référence d’une audience très variée, mais c’est surtout un excellent disque d’Indie Pop qui concentre toute la ferveur et l’imagination débordante qui accompagne les premières œuvres. |
37. DAMON ALBARN – The Nearer The Fountain…Ce disque était à l’origine une pièce orchestrale inspirée par les paysages de l’Islande. Mais il en a finalement fait un album, mi-chanté, mi-atmosphérique, proche de la nature, des éléments, des choses simples. |
38. GROUPLOVE –
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39. Meskerem Mees –
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40. CHARLOTTE OC – Here Comes TroubleCharlotte OC revient avec un disque plus concis et surtout plus indépendant. Les instruments ne sont pas noyés sous une production XXL, et sa voix si chaude trouve cette fois-ci un écrin parfait, porté par des titres forts (« Bad News », ou « Bad Bitch »). |
41. SHAME –
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42. WE ARE SCIENTISTS –
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43.TELE NOVELLA – Merlynn BelleTele Novella n’est pas un feuilleton romantique sud-américain mais un duo Indie Folk originaire du Texas. Leur album mélange avec beaucoup de grâce leurs influences pour un résultat aux accents rétro, particulièrement coloré et poétique. |
44. ANNA LEONE – I’ve Felt All These ThingsAnna Leone nous offre un beau moment d’intimité et renoue avec la tradition des grandes chanteuses de Folk nordiques que nous avions un peu perdues de vue, et rien que pour ça, nous lui en sommes infiniment reconnaissants. |
45. ELENI DRAKE – Can’t Stop The DawnD’abord influencée par la Soul et le Jazz, Eleni Drake prend aujourd’hui un cap franchement plus Indie, dans la veine de nombreux artistes de Bedroom Pop. |
46. JANE WEAVER – FlockÇa devait finir par arriver : à force de sortir des albums pleins d’audace et portés par une vision artistique et musicale forte, le chef d’œuvre pendait au nez de Jane Weaver depuis un bon bout de temps. |
47. GARBAGE – No Gods No Masters« No Gods No Masters » qui retrouve en passant les couleurs du premier album de Garbage est en définitive leur plus percutant depuis le très Rock « Bleed Like Me » en 2005. |
48. SYDNEY SPRAGUE – Maybe I will see you at the end of…Sydney Sprague fait de la musique pour la fin du monde. Mais elle élimine d’un revers du bras toute idée de découragement grâce à ses compositions percutantes ; elle a assurément tout l’avenir devant elle, fin du monde ou pas. |
49. SQUIRREL FLOWER – Planet (I)Derrière la photo de la pochette que l’on croirait prise sur Mars, Squirrel Flower dévoile un album aussi personnel qu’enivrant, le monde en ruine imaginé par l’américaine a encore une fois largement de quoi donner envie de s’y attarder. |
50. POM POM SQUAD – Death of a CheerleaderPom Pom Squad, le quatuor de Brooklyn mené par Mia Berrinvient sort son premier album « Death Of a Cheerleader » et nous rappelle quel pays vient le Grunge. |
LA PLAYLIST DE L’ANNÉE 2021 : | |