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[Live report] Rock en Seine – du 21 au 25 août 2024

Rock en Seine 2024

Un seul nom avait suffi à nous motiver pour nous rendre à Rock en Seine cette année : The Smile. Manque de chance, le groupe annonçait au début de l’été l’annulation du reste de sa tournée, Jonny Greenwood étant souffrant. Et même si le festival a su réagir très vite en proposant un remplaçant de luxe avec les Pixies, l’excitation provoquée par la possibilité de voir enfin le groupe de Thom Yorke a laissé place à une certaine démotivation. On trouve toujours de bonnes raisons pour ne pas se motiver, peut-être parce qu’une bonne partie des têtes d’affiche 2024 ont déjà joué à Rock en Seine à l’occasion d’autres éditions. Fort de son succès, le festival a pourtant allongé sa programmation sur cinq journées, de quoi satisfaire une large palette de fans de musique avec des journées cohérentes en termes de line-up, avec un rassemblement de formations proches les unes des autres le même jour. C’était particulièrement le cas du vendredi, une journée globalement moins rock, plus électronique et soul, la seule où nous ne nous sommes pas rendus au festival pour cette même raison, sans remettre en cause la qualité de cette programmation (Fred Again, Loyle Carner, Sampha, Soulwax ou l’excellente Olivia Dean) qui était peut-être juste un peu moins adaptée à nos pages.  

JOUR 1 :

RACHEL CHINOURIRI

Alors voici notre résumé de quatre jours à Rock en Seine, ce qui n’est déjà pas si mal. Et si nous évoquions The Smile, c’est surtout pour Lana Del Rey que le public s’est déplacé en masse dès le mercredi. L’américaine s’est offert le luxe – assez rare à Rock en scène – d’entrer en scène avec une demi-heure de retard, mais son public conquis d’avance ne lui en a pas tenu rigueur. Une mise en scène travaillée, des danseuses, une magnifique décor et des tubes à foison… Aucun doute : Lana Del Rey est une star et l’a montré au public parisien ce soir-là. Pour notre part, c’était surtout la première date française de Rachel Chinouriri qui nous a poussé à faire le déplacement. La jeune londonienne était elle aussi très heureuse de jouer devant un public bien plus restreint sur la scène Firestone, mais aussi de participer à cette journée 100% féminine, dont le vrai grand concert était en fait certainement celui de Pomme qui, derrière son décor de champignon a offert avec son groupe à son public un concert rêveur et généreux de toute beauté.

Pomme
POMME

Notons aussi pour cette première journée la belle Pop Folk de Nell Mescal, sœur de l’acteur Paul Mescal, et la fougue de Towa Bird qui en a profité pour reprendre Song 2 de Blur.

NELL MESCAL
TOWA BIRD

JOUR 2 :

THE LAST DINNER PARTY

Il fallait venir tôt le jeudi pour ne pas manquer The Last Dinner Party. Dès 16h30 les Anglaises investissaient la grande scène, et elles n’ont pas mis longtemps à mettre le public dans leur poche avec leur jeu de scène théâtral, une belle énergie et une reprise de Blondie, « Call Me », totalement endiablée. On n’en dira pas autant du set plus poussif de Kasabian dont le bondissant chanteur Sergio Pizzorno et son groupe relégué en arrière-plan ne pouvaient faire oublier la faiblesse de leurs derniers morceaux. On leur a largement préféré la rage de Frank Carter and the Rattlesnakes qui, à défaut d’originalité, sait faire chauffer les foules et n’hésite pas à y plonger lui-même !

THE HIVES

Mais dans cet exercice The Hives ont encore une longueur d’avance, avec l’humour en prime (et en français) du bondissant chanteur Pelle Almqvist. Et puis sans surprise, Beth Ditto a fait le show avec The Gossip, un concert traduit en LSF (Langue des Signes Française) dans son intégralité par le collectif 10 doigts en cavale.

THE GOSSIP

Et la tête d’affiche Måneskin ? Si les Italiens semblent répondre à tous les clichés du rock et que leur musique ne brille pas par son originalité, devant des fans déchaînées de 12 à 15 ans, il faut bien avouer que leur show très rock avait au moins l’avantage d’être efficace. Un bon plaisir coupable en somme.

MÅNESKIN

JOUR 4 :

Oui oui, comme nous l’avions dit, pas de « jour 3 » ! Après notre break du vendredi nous attendions de pied ferme la seule date française de Sleater-Kinney le samedi, dès 16h sur la grande scène. Malheureusement, pour les avoir vues plusieurs fois dans les années 2000 et à l’occasion de leur reformation à la Cigale dans un concert mémorable en 2015, le set du duo composé de Corin Tucker et Carrie Brownstein ne semblait plus avoir trop d’énergie à nous offrir, ni tellement de vieux morceaux qui auraient été plus adaptés au format festival.

SLEATER-KINNEY
SLEATER-KINNEY

Juste un petit détour du côté des Français d’Astral Bakers et de leur Indie Rock classieux de l’autre côté du parc de Saint Cloud avant de repartir vers la grande scène pour profiter du set de The Kills qui ne déçoit pas. Même si le dernier album du groupe n’est pas leur plus marquant, les vieux tubes étaient au rendez-vous, tout comme le plaisir évident d’être là de Jamie Hince et Alison Mossheart.

THE KILLS
THE KILLS

Mais c’est Blonde Redhead qui a certainement proposé l’un des meilleurs concerts de la journée sur la scène de la Cascade. Leur musique exigeante et l’aura naturelle du groupe mené par Kazu Makino a fait des étincelles. C’est ensuite The Offspring, de retour sur la grande scène, qui fait monter la température en ce samedi avec un concert « Best of » facile à reprendre en chœur pour tous les ex-ados des 90’s.

BLONDE REDHEAD
BLONDE REDHEAD
THE OFFSPRING
THE OFFSPRING

On s’attendait mois à l’accueil extrêmement chaleureux auquel allait avoir droit Inhaler et son chanteur Elijah Hewson (fils de Bono !), acclamé en véritable star par des fans qui avaient fait le déplacement de loin spécialement pour l’occasion, prêts à chanter à l’unisson tous leurs refrains ! Une journée clôturée par le show très politique de Massive Attack, visuellement très abouti, alors que les invités Elizabeth Fraser et Horace Andy étaient eux aussi présents au chant pour ce rendez-vous incontournable.

INHALER
INHALER

JOUR 5 :

Et enfin, le dimanche ! Et quoi de mieux pour reprendre du poil de la bête après avoir tant marché depuis plusieurs jours que le show de Baxter Dury ! Le crooner du rock a effectué une véritable performance sur la scène de la Cascade malgré la chaleur qui pesait en ce début de journée.

BAXTER DURY
BAXTER DURY

Il n’y avait pas grand monde de l’autre côté sur la grande scène pour accueillir Giant Rooks qui n’ont pas manqué de remercier le public présent et de donner le meilleur d’eux-mêmes, leur pop légère et entraînante n’était pas sans rappeler parfois Coldplay. Tout le monde attendait déjà Zaho de Sagazan, que l’on aurait mieux imaginé elle aussi sur la grande scène. Nous étions loin et le son n’était malheureusement pas très bon, avec des basses trop fortes qui couvraient souvent sa voix, ce qui ne nous a pas permis de profiter pleinement de son concert.

GIANT ROOKS
GIANT ROOKS

Un set qui faisait finalement pâle figure face à la débauche d’énergie de Ghinzu qui a suivie sur la grande scène. Le seul reproche que l’on puisse faire aux belges, c’est qu’ils n’aient pas sorti de nouvel album depuis des lustres !

GHINZU
GHINZU

Retour ensuite sur la scène du Bosquet où nous nous sommes assez peu rendus cette année, pour assister à l’un des meilleurs concerts d festival, celui de Bar Italia, totalement enivrant avec une chanteuse et deux chanteurs. Un groupe qui nous rappelait le bon temps de Sonic Youth.

BAR ITALIA
BAR ITALIA

Mais le vrai grand concert de ce Rock en Scène 2024 c’était une fois encore PJ Harvey ! Est-ce vraiment une surprise ? Nous l’avions vue l’an dernier à l’Olympia à l’occasion d’un show mémorable où l’anglaise semblait totalement habitée par son sujet. Mais derrière la mise en scène, PJ Harvey semble aussi échanger de plus en plus avec son public et plus épanouie que jamais.

PJ HARVEY
PJ HARVEY

De retour sur la scène de la Cascade, Frank Black n’a pas besoin d’être aussi épanoui pour emballer son public : les titres des Pixies se suffisent à eux-mêmes, dans un grand concert karaoké où la foule reprenait en chœur Debaser, Where is my Mind et bien d’autres tubes. Un concert particulièrement bien accueilli… à part les nouveaux titres au milieu du set, à quelques semaines de la sortie de leur nouvel album…

PIXIES
PIXIES

Fatigués, mais heureux, nous avons terminé notre Rock en Seine 2024 devant le spectacle son, rock et lumière de LCD Sounsystem. Nous avons eu beau faire la fine bouche avant de venir, il faut bien reconnaître que cette édition 2024 était une belle réussite, avec total de 182 000 festivaliers et 92 concerts sur cinq jours, seulement 10 minutes de pluie à peine perceptible le samedi et de nombreux souvenirs dans les yeux et les oreilles. Rock en Seine a défendu sa démarche de parité, d’inclusivité et d’accessibilité. Les préoccupations environnementales restent également au cœur de ce festival soucieux de préserver le magnifique écrin de verdure du Domaine national de Saint-Cloud et engagé pour limiter ses émissions de gaz à effets de serre à travers des mesures concrètes : recours massif à une électricité verte par un nouvel accès à la haute tension, réduction et valorisation des déchets, réutilisation de la vaisselle et d’éléments de scénographie, toilettes sèches, nourriture provenant de filières durables et locales…Et vous, comment s’est passé votre Rock en Seine ?

Pour plus d’infos :

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