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Date de sortie : 5 décembre 2011 / Label : Barclay – Universal / Pays d’origine : France

Voici l’histoire d’un album à part dans la discographie d’Emilie Simon. Pourtant, à première vue, on s’attendait à se retrouver en territoire connu, puisque ce disque est la bande originale du Film ‘La Délicatesse’, un exercice qu’elle connaît bien pour avoir réalisé par le passé la B.O. de La Marche De L’empereur. Sauf que ce film-là est complètement différent, et qu’il fait étrangement écho à sa vie personnelle. Deux ans après avoir fait ronfler les claviers de ‘The Big Machine’, un album qui avait divisé son public et la critique (et que nous avions adoré pour notre part), Emilie Simon nous revient sous une facette beaucoup plus intime et touchante. Alors que son précédent opus s’adressait beaucoup à notre sens du rythme, c’est à notre coeur que parle celui-ci.

Avoir accepté de composer la musique de ce film n’est donc certainement pas un hasard, puisqu’il reflète un drame personnel vécu par Emilie Simon elle-même, le décès de son compagnon il y a deux ans. Mais ce n’est pas que de cela que traite Franky Knight, mais plutôt d’amour, du Grand Amour, et les références sont nombreuses, aussi bien dans le titre de l’album que dans ses textes. Il est bien difficile d’écouter cette oeuvre sans être ému, mais on dira pas pour autant qu’il s’agit là d’un disque triste. Certes, la nostalgie, les souvenirs sont très présents, il suffit d’écouter les paroles de ‘Bel Amour’ ou de ‘Mon Chevalier’ pour s’en rendre compte, mais un certain optimisme s’en dégage.

Les morceaux sont donc pour la plupart bien plus intimistes dans leur exécution que ceux de ‘The Big Machine’. C’est un album plus acoustique et porté par le piano, notamment sur les titres les plus mélancoliques, dont le fabuleux – et déchirant – final ‘Jetaimejetaimejetaime’ qui a bien failli nous faire verser une petite larme. Mais Emilie Simon ne délaisse pas pour autant totalement sa ‘patte musicale’, cette Electro-Pop magique que l’on retrouve sur ‘Franky’s Princess’ ou dans une moindre mesure ‘ Holy Pool Of Memories’. D’autres passages tranchent radicalement avec l’ambiance posée de l’album, c’est le cas du très rétro ‘I Call It Love’ qui, s’il ressemble à un exercice de style lié aux impératifs d’une B.O., illustre très bien le côté positif et tourné vers l’avant de cet album. Tout cela se confirme sur l’avant dernier titre ‘Walking With You’ qui n’a rien de mélancolique mais représente plutôt l’espoir, l’avenir, la force d’aller de l’avant en se nourrissant du bonheur acquis par le passé.

On ne sait pas si l’écriture d’une telle oeuvre fut un exercice difficile pour Emilie Simon, mais en l’écoutant on a plutôt le sentiment qu’elle était non seulement nécessaire mais aussi salutaire pour qu’elle puisse aborder sereinement le présent et l’avenir . ‘Franky Knight’ est un disque profondément humain. On se sent parfois presque gêné de partager avec elle quelque chose de si personnel et émouvant. Mais au-delà de la peine, il constitue probablement la plus belle des déclarations d’amour. Après cela on n’a plus envie de dire qu’une seule chose à Emilie Simon : ‘Jetaimejetaimejetaime’…

Titres conseillés : Mon Chevalier, Something More, Bel Amour, Franky’s Princess, Sous Les Etoiles, Walking With You, Jetaimejetaimejetaime

Pour plus d’infos :

Interview d’Emilie Simon, le mardi 20 décembre 2011

‘The Big Machine’ (2009)
Interview d’Emilie Simon, le 18 septembre 2009

Le Casino de Paris, dimanche 17 janvier 2010 : compte-rendu / galerie photos

Voir la galerie photos du concert au Point Ephémère, le jeudi 17 septembre 2009

‘L’Olympia’ (2007)
‘Végétal’ (2006)
‘La Marche De L’Empereur’ (2005)
‘Emilie Simon’ (2003)

L’Olympia, Paris, mardi 19 septembre 2006 : compte-rendu / galerie photos

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