1. 2 + 2 = 5
2. Sit Down. Stand Up
3. Sail to the Moon
4. Backdrifts
5. Go to Sleep
6. Where I End and You Begin
7. We Suck Young Blood
8. The Gloaming
9. There There
10. I Will
11. A Punch-up at a Wedding
12. Myxamatosis
13. Scatterbrain
14. A Wolf at the Door
Date de sortie : 9 juin 2003 / Label : Parlophone – EMI / Pays d’origine : Royaume-Uni |
Hail To The Thief ! s’écrie aujourd’hui Radiohead, un titre plein de courage d’après leur « collègue » et grand Fan Moby, car le titre Hail To The Thief (comprenez Au Voleur !, Crier au voleur, voire (les aléas de la traduction !) Acclamer le voleur) fait référence à un slogan utilisé par des protestataires pour dénoncer l’élection controversée de George W Bush en 2002. Le hasard a également voulu que ce titre s’apparente si bien à l’album puisque les titres d’une copie volée étaient disponibles sur le net 10 semaines avant la sortie du disque. Des titres ne se trouvant pas sous leur version définitive, le mixage n’étant pas encore terminé à cette époque.
Quoi qu’il en soit Hail To The Thief est bel et bien l’album de la synthèse pour Radiohead. Depuis le temps que les médias s’acharnent à dire que Radiohead revient à un style proche de The Bends et, après s’être complètement trompés sur le sujet avec Amnesiac, le hasard a cette fois-ci voulu tourner en leur faveur.
Sur Hail To The Thief comme au marché aux puces on trouve de tout, dans le cas présent un détonant mélange de rock, pop et électro. Radiohead a apparemment voulu ici rassembler ce qu’ils ont fait de mieux et se réconcilier avec leurs guitares aussi. Au résultat de l’éblouissant, du très bon, du bon, mais aussi du un peu moins bon, sans vouloir être trop sévère cependant.
C’est par le titre 2+2=5, jadis pressentit comme titre probable de l’album que le spectacle commence. Cette chanson est finalement très représentative du Radiohead 2003 car elle contient les meilleurs ingrédients des différentes étapes par lesquelles est passé le groupe. Après une intro sur guitares et samples part un refrain endiablé, guitare overdrive et niveau de chant rarement entendu de la part de Thom Yorke.
Sit Down Stand Up commence ensuite sur un rythme électronique plutôt lent, on revient ici vers le style d’Amnesiac, avec un final en crescendo sur son de boîte à rythme.
Le titre suivant, Sail To The Moon, est en quelque sorte le Pyramid Song de l’album (là on place la barre très haut). Superbe ballade, guitare et piano, charme envoûtant, magnifique.
C’est à partir de là que l’album entre dans son « ventre mou ». Backdrifts fait écho à Like Spinning Plates présent sur Amnesiac, mais peut-être avec un peu moins de réussite, bien que le chant y soit une fois de plus très clair et présent, le morceau est peut-être juste un peu trop long.
Go To Sleep est probablement le meilleur exemple du retour de Radiohead à ses guitares, entre couplet mi acoustique et refrain où se réveille sérieusement Jonny Greenwood. Le seul hic est probablement le manque d’originalité du titre qui, sans déplaire le moins du monde, n’a pas forcément l’envergure de ce à quoi Radiohead nous a habitué jusqu’ici.
Après un Where I End AndYou Begin qui aurait tendance à passer un peu trop inaperçu dans la masse des titres commence le vampirique We Suck Young Blood (We Want The Sweat Meats, We Want The Young Blood) où le groupe n’oublie pas son goût pour le glauque, dans un titre principalement sur chant/piano, claquements des mains.
The Gloaming, pour continuer le jeu des comparaisons, est un titre proche de Pull/Pulk Rveolving Doors (Aïe !), pas franchement nécessaire mais probablement bien placé pour faire office d’intermède avant la seconde partie de l’album, fin des quelques lenteurs ressenties d’ailleurs : There There, ou la grande classe, long titre dans la lignée d’un Paranoïd Android, où Radiohead n’a pas d’égal et remet tout le monde à sa place. Une chanson qui restera certainement dans les annales du groupe, avec un final jubilatoire pour l’auditeur.
La chanson suivante, I Will, n’est pas si loin dans sa conception d’un titre des années 60/70, voire même des Beatles, petite ballade qui ne paie pas de mine.
A Punch Up At A Wedding, plus ou moins l’histoire de quelqu’un qui vient mettre un mariage en l’air, est également sans en avoir l’air l’un des points fort de l’album, avec sa ligne de basse et un chant plein d’émotion une fois de plus.
Myxomatosis, encore une autre facette du groupe, avec basse disto, ne laissera peut-être pas en revanche une trace indélébile. Un peu la même chose pour Scatterbrain, bon titre, mais on est d’habitude habitués à un tel niveau de composition de la part de Radiohead que le moindre ralentissement se remarque bien plus qu’avec tout autre groupe.
Finalement mon coup de cœur de l’album que je n’ai que depuis hier, c’est le dernier titre, A Wolf At The Door, des frissons de bonheurs me traversent à l’entendre, grâce au chant, une fois de plus, grâce à ce refrain, entre craintes et le Petit Chaperon Rouge, et tout simplement, la magie de Radiohead.
A lire mon article, j’ai un moment cru parler d’un échec, ce qui n’est nullement le cas. Même avec quelques erreurs (le terme est bien sévère), Radiohead reste bien au dessus de tout ce que l’on entend ailleurs, loin, là haut, sur sa planète…