Clinic
Bas les masques ! Formé sur les cendres de Pure Morning en 1997, Clinic est devenu célèbre pour le port de masques chirurgicaux qui fais d’eux des « doctor freaks » made in Liverpool. Après une poignée de singles autofinancés, le quatuor post-punk repéré par John Peel (BBC) opère sur son premier et excellent long-format Internal Wrangler en 2000, suivi d’une tournée avec Radiohead. Entre rock urbain façon Velvet Underground, réminiscences krautrock (Can, Faust) et tendances électro (Suicide) ou punk (The Fall), Clinic forge sa réputation lors de fulgurantes apparitions scéniques (Meltdown Festival parrainé par Scott Walker, All Tomorrow’s Parties) prolongées par l’album Walking With Thee (2002) et une tournée américaine. Deux ans plus tard, en prélude au troisième album Winchester Cathedral, Clinic repart sur le Nouveau Continent, toujours affublé de ses masques anti-contagieux. En 2006, le label Domino Records publie le quatrième et rageur Visitations produit par Gareth Jones et bref, on vous la fait courte mais leur dernier album Free Reign est sorti en 2012, toujours aussi médicalement malade, avec des grumeaux de krautrock barré à l’intérieur.
Cannibale (première partie)
Encore inconnus sur la carte du rock, les Français de Cannibale doivent leur nom au fait qu’ils pratiquent «une sorte de garage exotique» où la moiteur tropicale du groove bouffe lentement toutes les idées reçues sur ce que devrait être une sortie Born Bad. Si cannibalisme il y a sur No Mercy For Love, c’est donc plus en référence aux rythmes caribéens qu’on entend parfois, ainsi qu’à ce psyché de cambrousse, qui font de ce premier album une sorte d’anomalie au pays des 35 heures. Pas de silence chez Cannibale, et pour les agneaux, on en restera au bled paumé où vivent les membres du groupe (un hameau en Normandie, 300 âmes vaches comprises). Plus que de bouffer des hommes, les mecs ont jusque là plutôt rongé leur frein. Leur histoire, comme leur musique, sort un peu des classiques : une rencontre au collège pour le guitariste Manuel et le chanteur Nicolas (jusque là c’est l’histoire de 99% des groupes de rock), sauf que les membres de Cannibale ont un profil à la Frustration (ils ont presque tous dépassé la quarantaine). Que s’est-il passé pendant vingt ans ? Les mecs y ont cru dur comme une barre à mine, ont joué dans des tonnes de groupes pas retenus au casting (Amib, De Rien , 7Questions, Kouyaté Neerman, Renza Bo, Blast…) et se sont même retrouvés musiciens de studio aux côtés de Camille Bazbaz ou Johnny (!). Après avoir gagné un tremplin Inrocks Labs avec leur avant-dernier groupe (Bow Low) et sorti deux albums chez Because Editions, les Normands décident finalement de créer Cannibale en 2016. – Bester Lang, pour Gonzaï
Une soirée présentée par le Café de la Danse dans le cadre de l’Eldorado Music Festival. Ouverture des portes à 19h. Début des concerts à 19h30.